Préparation mentale et rééducation

Préparation mentale et rééducation

Préparation mentale et rééducation


La rééducation « OUI » sauf si le mental n’est pas d’accord 

Comme souvent l’histoire commence par un appel : Fred m’explique qu’il a eu mon contact par un autre trailer, qu’il espère que je vais faire des miracles, ce qui me place dans une situation de sauveur, type dernière chance !!!

je suis flatté, mais le travail commence peut-être par maitriser la pression des espoirs qu’il place en moi ! Il s’est blessé à la cheville deux fois cette année, à deux mois d’intervalle, la deuxième chute à laisser des blessures marquées avec la rupture de certains ligaments, ainsi, une immobilisation a été nécessaire. 

Après un premier entretien d’information sur sa personne et un point sur le dérouler de la prise en charge par le corps médical. Je lui propose des exercices d’imagerie sur les mouvements prescrit par le kinésithérapeute, le but est de soutenir le travail de rééducation. Son assiduité sur le travail d’imagerie me permet aussi de déterminé la motivation qu’il place dans le processus. 

Régulièrement, il m’envoie ses retours (l’accompagnement se faisant à distance) ce qui me permet de suivre et parfois d’optimiser ses exercices. Fred est très motivé, il a une réelle envie de recourir rapidement avec une cheville solide, son implication est maximale et il tire une satisfaction des petits progrès réalisés régulièrement. 

Parmi les informations que je récupère, il me parle de certains blocages : il ne les perçoit que sur les exercices d’imagerie, mais lorsqu’il les fait, il ressent une certaine douleur à la cheville alors que celle-ci est parfaitement immobile et ne subit aucune contrainte.  

Après reprise légère de la course à pied ( sur les conseils du kinésithérapeute) il m’indique avoir des images de la chute générant de la peur. En entretien, je détecte un blocage émotionnel sur la réhabilitation de la cheville, les progrès sont bien présents sur le plan de la mobilité et de la force, mais Fred se sent limité, il m’explique apporter une attention qu’il juge surdimensionnée sur son articulation lorsqu’il court, alors qu’il ne ressent aucune douleur : la peur de la sur-blessure est bien présente.

Reste à déterminer de façon précise d’où tire-t-elle son origine : est-ce le premier ou le second accident ?  

Une fois l’origine trouvée, nous entamons une séance sur la partie émotionnelle de la blessure, en fonction de l’objectif, l’hypnose est l’outil choisi. 

Une fois la séance terminée et débriefer, nous nous accordons pour qu’il m’indique les changements dans les jours qui suivent afin de connaitre les résultats de la séance, si l’effet correspond bien à l’objectif visé. 

Trois jours après, nouvelle séance chez les kinésithérapeutes pour Fred, il pratique ses exercices habituels en constatant que sa cheville droite et beaucoup plus mobile et forte que la gauche, ce qui place le doute chez la kiné, après plusieurs répétitions et tests c’est effectivement le cas : la droite est bien plus mobile et forte que la gauche. 

La droite était la cheville blessée et jusque-là, elle avait bien progressé, mais était moins mobile, forte et stable que la gauche. Le travail sur l’émotionnel de la blessure à permis au mental de libérer la cheville. Les capacités étaient bien présentes, mais bridées par la peur d’une troisième blessure et par la culpabilité ( découverte pendant la séance d’hypnose ) que Fred ressentait de s’être blessé deux fois en si peu de temps et cela a créé un verrou sur les capacités d’utilisation de sa cheville DROITE.  

Finalement, ce sont des facteurs sous-jasent qui limitent les choses et finalement, c’est le mental qui décide, il reçoit une grande quantité d’information, visuel, auditive et kinesthésique, mais leur traitement est aussi influencé par la trace émotionnelle d’événements passées. C’est un travail qui me renvoie à l’ouvrage « L’erreur de Descartes » (Antonio R. Damasio), l’auteur y aborde le principe de dualité esprit/corps ainsi que le rôle des émotions dans la rationalité des décisions. Comme Descartes, nous pourrions penser que le comportement de Fred manquait de rationalité en portant une attention telle sur sa cheville. Et pourtant, après avoir identifié les émotions qui étaient en arrière-plan sa grande prudence devient évidente : La limite n’était pas physique, l’esprit limitait clairement l’utilisation de la cheville dans le but de prévenir le retour d’une situation inacceptable pour lui, l’ensemble étant tournée vers la survie.

Laurent