Conscientisé ou non, chacun de nos actes est issu d’une prise de décision, nous absorbons une quantité invraisemblable d’information, les traitons, décidons et entrons en action.
Faire ses lacets, aussi anodin que cela puisse paraitre est une prise de décision : enfant, on les fait, car on nous a dit de le faire, puis peut-être avons-nous expérimenté d’utiliser nos chaussures lacets défaits ; mais toujours est-il que programmés par d’autres et/ou par notre expérience, nous avons conclu qu’il valait mieux les faire. Certain triathlète me diront qu’il préfère les élastiques et une fois de plus ce choix peut venir d’un conseil, d’une expérience…
Dans un monde dans lequel chaque instant nous confronte à des choix, la qualité de nos décisions détermine souvent le cours de notre vie. La capacité à prendre des décisions éclairées et rapides est une compétence essentielle. Pourtant, cette aptitude ne repose pas uniquement sur l’analyse logique ou l’intuition ; elle est étroitement liée à notre préparation mentale.
Le cerveau, pardon, le mental un modèle adaptatif
Finalement, cerveau n’est certainement pas le terme le plus approprié dans le sens où il implique une certaine dualité corps/esprit. Je préfère dire mental pour évoquer un ensemble qui prend des décisions. Une organisation complexe qui après concertation, discussion, analyse, compromis prend la décision qui semble la meilleure, dans un seul but, la survie. Ces éléments constituent une sorte de « programmation interne » en constante évolution, qui façonne notre manière de percevoir le monde et d’agir dans des situations variées.
Par exemple, si une personne a souvent réussi dans des contextes où elle a pris des risques, son mental associera probablement « risque » et « réussite ». Inversement, des échecs répétés, les discours de personnes effrayés par l’échec, peuvent engendrer des croyances limitantes, telles que « je ne suis pas capable de… ». Et toujours dans un esprit de survie la plasticité cérébrale créera des chemins plus courts, des automatismes, visant à l’économie d’énergie et à la rapidité de nos prises de décision.
Ces croyances et programmes influencent directement notre manière de choisir. Face à un choix, notre mental ne se contente pas d’évaluer les données factuelles disponibles. Il s’appuie donc sur ces schémas préexistants pour anticiper les conséquences et orienter nos actions. Ainsi, chaque décision est une synthèse complexe entre notre passé, laissant des schémas comportementaux, nos émotions et les informations perçues.
Nos émotions dans tout ça ?
Les émotions jouent un rôle crucial dans le processus de décision. Elles ne sont pas seulement des réactions à des événements ; elles sont également des indicateurs qui orientent notre attention et influencent nos choix. Par exemple, la peur peut nous pousser à éviter une situation perçue comme dangereuse, tandis que la joie peut nous inciter à nous engager davantage dans une activité.
Elles sont souvent classées : négatives , positives…
Il semble préférable d’essayer de rester factuel : émotion agréable, désagréable. Quels messages cette émotion vient me transmettre ? Essayer de rester factuel ! Pas forcément évident d’être factuel sur une falaise en faisant des équilibres précaires avec une corde clippée 2 mètres plus bas ou au départ d’un ultra ou la peur tape à la porte avec ce petit massage : « Et, rappelle-moi, à quel moment on a trouvé que c’était une bonne idée de courir 150 km en montagne ? »
Les émotions sont là, bien présentes, elle aussi issue de toute la richesse de nos expériences, appuyées sur nos croyances, nos programmes…
La préparation mentale, une discipline de la décision, du choix
« Tu n’es pas venu ici faire ce choix, tu l’as déjà fait! Tu es ici pour essayer de comprendre pourquoi tu l’as fait. » (L’Oracle, Matrix Reloaded 2003).
En préparation mentale, nous travaillons sur l’identité, les valeurs, la gestion d’émotions, leurs origines. Nous piratons des programmes, les écrasons pour laisser place à d’autres, nous visitons des souvenirs, faisant le deuil de ce que nous pourrions laisser dernière, nous brisons des croyances.
Nous avons l’habitude de dire que « le problème n’est pas le problème » (J. Bel Legroux) ce qui sous-entend que le perçus de surface cache du sous-jacent, c’est ce que l’on appelle le travail en profondeur. Ce travail a bien souvent le plus d’impact, il est le moins visible pour le sujet en lui-même : beaucoup de ses décisions sont prises sans qu’il le sache. Quels sont les aspects de son identité, de son inconscient, de ses souvenirs qui agissent directement sur ses choix ?
Finalement, Pourrions-nous résumer une partie de la préparation mentale comme l’entrainement d’un ensemble d’habilité dont la finalité est de faire les bons choix, de prendre les bonnes décisions, depuis un environnement habituel commun, jusqu’aux conditions dégrader les plus extrêmes. Peut-être est-ce là une activité dont le but réel est d’aider, ceux qui font appelle à nous, à comprendre d’où sont issus leur choix ? Pourquoi sont il en phase ou non avec une décision ? Comment choisir ce qui les anime vraiment ?
Plus l’on progresse dans la prise de décision, plus on est performant, me direz-vous.
Et plus un comprend nos choix et plus, on se connait.
Plus on comprend nos choix, plus on les assume.
Au-delà de la performance, n’est-ce pas là un moyen de se rapprocher, ne serait ce qu’un peu du libre arbitre, d’un semblant de liberté.
La liberté c’est de choisir ce qui nous en éloigne.